On nous avait dit : « Partez tôt ! Même avant le levé du soleil ! Commencez à la frontale, vous verrez c’est magique »

Sur ces conseils avisés de nos charmants amis sportifs résidents sur l’île de la Réunion, nous avons mis le réveil à 3 heures du matin, soit minuit en France, pour arriver avant le lever du jour au relais du Pas de Bellecombe, départ des randonnées. Déjà, se lever à cette heure là pour aller marcher, je ne pensais même pas en être capable mais bon, on ne voit pas un volcan tous les jours…

Une grosse heure de route depuis Saint-Leu, nous ne croisons qu’une vache sur la route. Nous traversons la fameuse Plaine des Sables, plongée dans le noir, nous ne verrons rien. Arrivés au Pas de Bellecombe, seulement 4 voitures sont garées et le ciel se zèbre de sublimes couleurs orangées. Le spectacle est à couper le souffle. Sous nos pieds, l’immense enclos qui s’est affaissé et en face de nous, le piton fièrement dressé.

On démarre la randonnée et cela commence par d’interminables marches à descendre. Bien sur, je ne pense pas trop au retour, quand il faudra les remonter, non non ! Le ciel devient doré c’est magnifique et personne autour de nous, un formidable terrain de jeu pour faire des photos. Il faut mesurer la chance d’être là.

Nous traversons cet enclos sans difficulté, passons à côté de Formica Léo (qui ressemble presque à une jolie petite verrue depuis le haut) et l’ascension commence doucement vers le dôme. Nous suivons les traces blanches laissées au sol pour nous repérer car la lave est très friable. D’ailleurs attention aux chevilles.

Ca monte, ça monte, ça tire, mes cuisses commencent à souffrir, heureusement le paysage n’est pas monotone et change de minutes en minutes avec le soleil qui se lève… On arrive enfin en haut du cratère et là Whaou ! On prend une grande gifle ! Il est 8 heures du matin et toute la vue autour du volcan est dégagée. On voit la plage, pas un nuage. 2 632 m, on l’a fait !

Mais le plus dur reste à faire : la descente ! On a déjà 3 heures de marche dans les jambes et là attention aux genoux et aux chevilles ! Je glisse plusieurs fois et me re-tord cette satanée cheville de m**** ! Les gens affluent, j’ai l’impression que des bus de randonneurs sont arrivés. Je ne regratte pas de mettre lever si tôt pour éviter ce flot horrible de randonneurs. Il fait chaud, j’en ai marre, je commence à trainer des pieds, j’ai mal aux cuisses, pas confiance en mes chevilles… haaaaaa !

Et là, c’est le drame. Vous vous souvenez de la fameuse première descente des marches du début, et bien là, on est face à un mur ! Un véritable mur de marches ! Je ne sais pas combien il y en a, mais beaucoup beaucoup, beaucoup ! Irrégulières, en plein soleil, avec du monde. J’en peux plus mais pas le choix. Je fais une pause à chaque coudes, c’est horrible, mais après un dernier effort, ça y est ! Me revoilà sur le plat !

Je vire mes chaussures, m’installe sur le siège passager et au premier virage, extinction des feux, je sombre dans un profond sommeil !

PS-private : Merci à mon petit Mat car j’ai été une bien mauvaise co-pilote sur ce coup là 😉 Bisous !

Infos pratiques :

  • Durée : 4h30 (enfin pour nous 5h, randonneurs occasionnels mais en bonne forme physique)
  • Dénivelé :  500 m
  • Distance : 12 km A/R
  • Altitude : 2 632 m
  • Partir tôt (avant les fortes chaleurs et avant que les nuages ne montent)

Coups de cœur :

  • Vue panoramique sur l’enclos et le Piton de la fournaise
  • Marcher sur les laves solidifiées
  • Vue sur le cratère Dolomieu effondré

Note girly :

Attention les filles, c’est un volcan et donc il n’y a pas un arbre ou pas un rocher pour se cacher en cas d’envie pressente ! Donc pause pipi OBLIGATOIRE avant de partir en randonnée et ne vous gavez pas d’eau !