… ou, la rando de la mort lente et douloureuse !

L’île de la Réunion… le paradis pour les marcheurs. Ceux qui préfèrent user la semelle de leurs grosses chaussures de randonnée plutôt que de lézarder sur une plage… Comment parler de cette destination sans parler de LA rando qui a transformé mes deux charmants petits pieds en deux ampoules géantes infâmes et rouges… Parler de LA rando qui, sur le papier, semblait abordable… et qui l’est… mais….

Donc « sur le papier » : 27 km, 8h30 – 500 m de dénivelé.

Fastoche, fingers dans les nasaux !

Départ donc « à la fraîche », short et aisselles qui sentent encore le frais, sourire aux lèvres, le pied léger, en avant les copains ! Départ depuis le village de Sans-Souci qui porte finalement pas du tout bien son nom…

La difficulté de cette randonnée c’est qu’elle commence « direct » par un gros dénivelé pour atteindre la canalisation et rejoindre le chemin de randonnée plutôt plat. Ici deux options : prendre le chemin qui serpente ou « couper » tout droit et prendre le dénivelé en pleine face. Devinez ce qu’on a choisi ? Oui oui, on coupe ! (mais quels gros débiles). Alors forcément, c’est plus dur, il fait tout à coup beaucoup plus chaud, les aisselles sentent beaucoup moins bon et surtout on fait des pauses toutes les 15 minutes. Un autre groupe de marcheurs parti en même temps que nous, a prit l’option « on suit le chemin », alors forcément, quelle honte quand on les croise à chacun de nos « raccourcis » complètement essoufflés… On n’aura finalement pas gagné de temps, on n’aura pas réussi à prendre un rythme et on se sera pré-cassé les jambes pour la suite ! Oui Bravo !!!

Commence ensuite le début « du plat ». On suit la canalisation qui va jusqu’à l’îlet des Orangers. Ce chemin, à flanc de colline offre une vue incroyable sur l’entrée du Cirque de Mafate ! C’est juste magnifique, grandiose, incroyable et j’en passe. Le soleil monte vite et il n’y a aucune ombre, un bon coup de soleil semble arriver :-/

La longue marche continue, on est tout content de ce paysage, fier d’être là ensemble, on se sent tout petit et heureux (héhé profite ma grande après tu vas pleurer ta mère) !

Au bout de 4 heures de marche, nous arrivons à une sorte de station d’eau coincée entre quelques rochers et qui nous offre enfin une pause  fraîcheur ! Normalement, la rando continue jusqu’à l’îlet, plus haut encore, mais là, ben non, sans moi, je lâche l’affaire ! Non seulement j’ai faim (donc je râle et je suis chiante) mais j’ai chaud (donc je râle et je suis chiante) et j’ai mal aux pieds (…) Le seul mâle présent dans notre trio nous abandonne pour « aller voir » l’îlet et reviendra en nous disant qu’il y avait des boissons fraîches mais que c’est con, il n’avait pas d’argent ! Pendant ce temps, en vraies nanas, on se cale les petons dans l’eau froide de la rivière et on refait le monde (non en vrai on parle critique les mecs mais bon : mettez deux femmes aux cœurs brisés par des connards, ça envoie du lourd ! Mais putain que c’est bon !)

Alors c’est l’heure de redescendre car oui c’est bien beau de partir à la conquête de Mafate mais on ne va pas y passer la nuit. On enchaîne les kilomètres, nos jambes passent en mode « pilote automatique » et plus moyen de nous arrêter… On enchaîne mais chaque fois que l’on passe une colline une autre apparaît, strictement la même, puis une autre… On ne prête presque plus attention au décor et tout à coup nos cerveaux fatigués beug et nos conversations deviennent juste débiles. Alors on maudit les cailloux, les plantes, et tout ce qui peut passer sous nos yeux et on se met à prier pour enfin poser notre cul dans du sable avec un Schweppes agrum bien frais…

Arrive la fin de la randonnée avec la décente du dénivelé-de-la-mort…  Nous reprenons bien-évidement, les raccourcis (ben oui sinon c’est moins drôle) mais qui dit plus court dit encore plus pentu… et moi j’ai des chevilles en coton ! J’enchaîne 2 ou 3 dérapages non-contrôlés jusqu’à « la glissade » ! Je pousse un cri et disparaît dans les fougères ! Mes deux compagnons de randonnée (bien évidement devant moi) se retournent et attendent un minimum de temps respectable avant d’exploser de rire en me voyant ressurgir des fougères en riant et râlant de plus belle !

C’est quand même une super rando, j’en rajoute juste un peu 😉 On a passé un super moment et le paysage est magnifique ! Si je devais la refaire ? Oh oui ! Mais en prenant le sentier qui serpente au départ Et c’est un formidable souvenir alors oui, oui, oui : à refaire !

Un dernier petit conseil féminin sur les pauses pipi : Oui 8h de marche en plein soleil, ça nécessite des pauses pipi… Comme vous l’avez vu c’est un chemin plat, sans arbre et à flanc de colline, donc calculez bien vos pauses et si vous trouvez un « coin » je vous conseille d’y aller car il n’y en a pas 50 !

Un un dernier coup de vidéo