L’invitée du jour : Lili, toulousaine et croqueuse de vie

J’ai rencontré Lili il y a un an, au réveillon de la Saint Sylvestre, un verre à la main et arborant de magnifiques d’oreilles de lapin. Drôle, ultra-sensible, aimant la vie, férue d’évasion et capable de tenir une conversation intéressante alors que nous sommes déguisées et imbibées, Lili ne pouvait qu’être une personne bien. Nous avons immédiatement sympathisé… Toujours partante pour découvrir le monde ou pour boire un verre, c’est une boule d’énergie. Des Philippines à San Francisco, elle a traversé une grosse dizaine de pays, à la rencontre des gens, avec un sourire et un naturel déconcertant. Aujourd’hui, je lui laisse les rênes du blog pour nous parler de son escapade en Toscane !
(Et non vous n’aurez pas de photos de nous déguisées…)

Je vous l’accorde, ça sonne pas trop comme titre. Habituellement on parle plutôt de belle vie ou de vie de chien (selon le contexte !). Mais c’est la traduction littérale de la célèbre Dolce Vita qui porte carrément bien son petit nom. C’est en mangeant un bon plat de pastas venues tout droit d’Italie que j’ai eu envie de partager ma virée improvisée en Toscane. « Chris, dis-moi, tu me ferais pas une petite place sur ton blog ? » Je suis une femme et je voyage, ça nous fait au moins deux points communs… MERCI !

Après plus de 9h de route, deux covoitureurs, d’innombrables pauses pipi et des tonnes de tunnels (eh oui, c’est vachement montagneux !) me voici arrivée en Toscane où je retrouve un ami qui m’héberge dans son domaine viticole.

Je vous plante le décor, grande villa qui surplombe les collines recouvertes de vignes et d’oliviers. Je suis dans une carte postale. Petit plus, la villa a été bâti selon les principes de Feng Shui. Mouais, peut être que tout comme moi ça vous parle mais sans plus. Pour résumer tout est pensé pour laisser circuler l’énergie, les good vibes quoi ! Du coup, on retrouve des trucs un peu loufoques comme des fioles d’eau de mer morte à certains points stratégiques de la maison pour dénouer les points de blocage des énergies.  Autre exemple, la chambre est conçue à l’emplacement où un troupeau de bêtes s’est instinctivement installé pour dormir… On y crois ou pas, en tout cas j’ai dormi comme un bébé toute la semaine.

Première soirée, premières douceurs : pastas et vin local à base de Sangiovese. Pour les toulousains non initiés, le Sangiovese en Toscane c’est un peu comme la Negrette à Fronton ou encore le Malbec à Cahors. J’oubliais de préciser que l’un des objectifs de mon voyage dans cette région d’Italie était de visiter ses vignobles et déguster ses vins (et oui j’avoue je suis très branchée rouge et plutôt exigeante en la matière !)

Alors parlons peu, parlons bien, parlons vin !

Coup de cœur pour le domaine de Caiarossa, ses vins, sa beauté et son authenticité. Niché dans les collines, non loin de la mer, à proximité du village de Riparbella (ce nom de village fait juste rêver !), la cave au ton rouge brique contraste magnifiquement bien avec le paysage environnant. Tout comme la maison la cave a été bâtie selon les principes du Feng Shui. On y retrouve d’immenses baies vitrées baignant le lieu de travail de lumière tout au long de la journée ou encore un système d’aération naturel qui puise sa source d’air dans la forêt. Air pur garanti pour le vieillissement des vins !

C’est dans ce même état d’esprit que les vins sont conçus. Les vignes sont conduites en bio et en suivant les grands principes de la biodynamie, c’est en dire en respectant au maximum le rythme des cycles naturels et en permettant à la vigne de tirer le meilleur de son environnement. Parole d’agronome ! On détaillera le sujet une prochaine fois car il y a bien trop à dire.

Les deux vins phares du domaine sont le Pergolaia et le Caiarossa. Le Pergolaia est représentatif des vins toscans avec plus de 80% du cépage Sangiovese dans son assemblage. Cépage très expressif aux notes de fruits rouges et qui en vieillissant peut développer des notes intéressantes de cuir, tabac ou encore truffe. Ce cépage étant très sensible au climat et au type de sol, son expression diffère beaucoup selon les différents terroirs. A Caiarossa, l’implantation du Sangiovese s’est donc faite selon des analyses de sol afin de choisir les parcelles qui permettent la meilleure expression de cet enfant du pays ! Et oui faire du bon vin, ça passe par une multitude de petits détails que l’on ne soupçonne même pas.

La vedette du domaine reste le vin qui porte son nom, le Caiarossa. Il s’agit d’un assemblage de sept cépages ! Les quatre bordelais (Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon, Merlot et Petit Verdot), le petit italien (Sangiovese) ainsi que du Syrah et de l’Alicante. Chaque cépage est vinifié séparément jusqu’au vieillissement en barrique pour exprimer au mieux les talents de chacun. Et c’est ensuite qu’arrive l’étape clé : l’assemblage. Il s’agit de déterminer quelle sera la meilleure combinaison en proportion de nos sept petits. Autant dire que les combinaisons possibles sont plus que nombreuses d’où la nécessité d’enchainer dégustation sur dégustation ! Trop dur la vie d’œnologue. On aboutit à un vin extrêmement bien équilibré, d’une grande élégance et qui ne déçoit jamais quelque soit l’année.

J’ai poursuivi ma route des vins toscans en passant par le très célèbre domaine Ornellaia  (l’équivalent de Château Petrus chez nous pour vous donner un ordre d’idée !), charmée mais pas totalement séduite… Puis direction le célèbre terroir du Chianti situé en plein cœur de la Toscane où je suis tombée in love avec la célèbre appellation « Brunello di Montalcino » (100% Sangiovese), des vins aussi bons que beaux. La photo parle d’elle-même.

Après une dure journée de ballade et dégustation, j’ai atterri un soir chez notre ami Lionel, un charentais d’origine, ancien cinéaste, qui a vécu en Afrique un temps, et qui s’est marié à une italienne, puis qui un jour s’est mis à faire du vin en Toscane. Bref le genre de mec passionnant, avec un peu de bouteille, qui a vécu dix vies dans une vie ! Chez lui, sur sa terrasse, petit moment de grâce complètement suspendu dans le temps, à refaire le monde autour du feu, en dégustant les merveilleux vins de son domaine Cupano et en s’affilant un petit sauciflard du coin. Mon meilleur moment en Italie je pense.

Tout ça pour vous dire qu’en Toscane, le vin est bien présent certes. Mais pour les non amateurs je vous rassure, il y a énormément d’autres choses à voir et à apprécier. Des villages perchés où se cachent les meilleures glaces du monde, des villes remplies d’artet d’architecture et d’effervescence dont Sienne et Florence. Les deux concurrentes historiques sont difficiles à partager. Mon cœur penche pour la première, plus petite et atypique.

Durant mon séjour, j’ai croisé un jeune apprenti œnologue français qui m’a dit que la Toscane c’était un peu le Gers italien. À qui le dis-tu! Il ne savait pas qu’il s’adressait à une gersoise de souche ! En effet, j’ai trouvé nombreux points communs entre ces deux contrées que j’affectionne tout particulièrement : le paysage vallonné, une gastronomie à tomber, la quiétude de la campagne, des villages authentiques, le goût des choses simples et surtout la douceur de vivre…

Petit bonus : sur le retour arrêt en bord de mer au Cinque Tierre. Ça valait le détour. A refaire en moto en amoureux…