Confortablement installée dans un cosy bar bordelais, je discutais avec une amie en jouant avec la rondelle de citron qui flottait dans mon thé. Une conversation classique de nanas qui rapidement dévie sur des histoires sentimentales… Love stories, cœurs brisés et amour propre bancal, tout y passe. Mon amie est tombée amoureuse il y a quelques années d’un italien blond, lors d’un voyage à Malte. Je lui raconte qu’une fois j’ai fréquenté un turc et que je m’étais amourachée d’un hollandais… Mais alors que je portais la tasse encore chaude à mes lèvres, elle s’exclama « Mais alors toi aussi tu fuck en anglais ?!?!!! »… Je peine à déglutir pour contenir un éclat de rire.

En voilà une bonne question : l’amour est-il international ? On fréquente en VO ou existe t’il une version sous-titrée ?

Aimer voyager c’est faire des rencontres, découvrir de nouvelles personnes, apprendre des langues et parfois, il y a ce petit truc en plus… Le petit papillon dans le ventre attiré par cet inconnu exotique. Quand j’étais jeune ado, je me souviens avoir rencontré un allemand qui était en stage linguistique là où je passais mes vacances dans les Landes. Je ne sais plus comment on est entré en contact, à 13 ans les cours de langues ce n’était pas mon truc… On a fait connaissance sur la plage, pas plus de 3 bisous, mais ça m’a marquée. On n’avait même pas réussi à nous comprendre pour exprimer le mot pour « rendez-vous » mais je peux vous assurer que dès que j’ai trouvé un dictionnaire, je n’ai plus jamais oublié ce mot ! Nécessité absolue. Je ressens encore ma niaiserie de petite fille mal assurée qui apprend ce qu’est le flirt d’été avec cet allemand à la peau trop claire et aux yeux trop bleus. Ça fait parti des amourettes de vacances qui sentent la crème solaire et ont un goût de glace à la fraise.

 

Ça aurait du m’alerter : « Ma fille, tu as la fibre du voyage, apprend les langues ! » Je n’ai jamais voulu apprendre les langues…

Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi, mais j’adore aller taper la causette aux étrangers. Au grand désespoir de mes amies, j’aime repérer les touristes étrangers qui se prennent en photo place du Capitole, et je les aborde. Savoir d’où ils sont, où ils vont, est-ce qu’ils aiment la France, notre pain, vin, Boursin…  Bref, on baragouine un franglais, et ça marche. La barrière de la langue reste un élément important mais finalement, un regard appuyé, un mouvement de chevelure qui libère la nuque, une attention… Pas besoin de langage verbal, le langage corporel fait le reste.

Finalement, dès qu’il s’agit de séduction, peu importe la langue ou les mots. Le langage du corps, des regards, des frôlements,  des blagues… c’est international.

Christelle, voyageuse mais toujours pas polyglotte